Je n’arrive pas à recruter : et si nous pensions autrement?
Quelle aubaine, le marché est porteur pour beaucoup de métiers de l’IT! Mais voilà que certaines entreprises se plaignent de ne pouvoir recruter.
A tort? A raison?
Dépassons l’équation mathématique « – de ressources+de besoins = recrutement difficile » et regardons de plus près.
J’entends beaucoup de personnes en peine pour recruter des jeunes ou moins jeunes candidats. Lorsque ce sont des jeunes, on passe vite à l’explication standard : “Ah cette génération de millenials qui se comporte comme des divas. Ils n’ont pas le sens du travail.” Et quand ce sont des seniors, c’est plutôt : “C’est très difficile car il y a peu de ressources expertes et tout le monde se les arrache”
Je ne nie pas que parfois c’est vrai ou partiellement vrai mais comment avancer?
Un des rôles des RH est d’identifier, d’attirer et de filtrer des candidats susceptibles de répondre aux besoins de l’entreprise. Mais les RH ne sont que la partie émergée de l’iceberg et si tout cela n’est pas réfléchi dans sa globalité les candidats ne prendront pas la peine d’aller plus loin dans le processus de recrutement.
L'approche complémentaire de l'agilité et de la pleine conscience
La localisation
La localisation est un vrai/faux problème. Beaucoup d’entreprises ont fait le choix de s’installer dans des zones en périphérie, dans des endroits peu agréables – il faut l’avouer, pour réduire les coûts. Cela leur a permis de minimiser les loyers et puis également d’écrémer une partie du personnel lorsqu’elles ont migré (par exemple d’un beau quartier en centre ville vers une zone industrielle excentrée). Ce phénomène est particulièrement vrai pour les métiers de l’IT, certaines entreprises ont conservé leur siège administratif dans un quartier cossu “pour l’adresse” mais les DSI ont dû occuper de nouveaux locaux en périphérie. C’est ce qu’on a pu observer ces dernières années pour les banques et certaines administrations.
Bien évidemment, lorsqu’un candidat a le choix entre un job juste à côté de chez lui ou à 1h de route, la réponse est vite trouvée.
Mais nous sommes aujourd’hui dans une période où nous pouvons activer des leviers pour garder une certaine attractivité et cela passe par la confiance faite aux collaborateurs.
Comment? en passant sur des modes de travail plus flexibles comme des horaires de travail décalées ou du télé-travail. Mais cela bouleverse les habitudes de management car on passe du management de visu au management à l’objectif, encore faut-il savoir être clair sur les objectifs… Mais si on y réfléchit bien, mieux vaut avoir un collaborateur détendu et qui a pu déposer ses enfants le matin sans frôler l’hyper tachycardie ou qui peut aller à sa séance de natation à 18h qu’un collaborateur qui arrive au bout du rouleau et qui va tirer la langue toute la journée. Et les abus me direz-vous? Il y en aura peut-être mais il y en a déjà dans le modèle traditionnel et doit-on légiférer “par le bas” en raison d’une minorité? Et si la responsabilisation des salariés leur permettait d’entrer dans une logique gagnant/gagnant?
Le salaire
Personne ne travaille pour la gloire, c’est certain mais on entend et on constate de plus en plus que les millenials mais pas que, font le choix d’un emploi moins rémunéré mais qui comble d’autres aspects. Il faut bien entendu un revenu plutôt calé sur les prix du marché mais lorsqu’on a le choix entre 2 propositions, ce n’est pas toujours le salaire qui l’emporte.
En revanche, il y a sans doute un sujet assez nouveau dans les métiers de l’IT que beaucoup d’entreprises n’ont pas mesuré. On s’inspire souvent des grandes sociétés américaines qui sont florissantes. Mais garde-t-on en tête que dans ces entreprises, les experts IT sont souvent mieux payés que leur manager et qu’on peut faire carrière en étant développeur? C’est là où le bas blesse. En France, on n’a pas toujours intégré ces enjeux et on ne comprend pas pourquoi il faudrait proposer autant à un profil technique. C’est donc les entreprises qui ont bien compris cette nouvelle donne qui s’adaptent au marché et raflent les profils.
La cohérence du message : j’incarne ce que je dis
C’est à mon sens le point le plus important et le plus difficile à traiter. Mais pourtant, une fois accepté et traité il devient vertueux aussi bien pour les futurs candidats que pour les salariés.
Avez-vous constaté que lorsque vous affirmez que vous êtes grand alors que vous êtes petit ça sonne faux? Avez-vous remarqué que lorsque vous croyez vraiment en quelque chose cela résonne positivement en vous?
Eh bien c’est pareil pour les entreprises. Une entreprise qui a fait la démarche de s’analyser, se comprendre et se définir honnêtement est en phase avec elle-même et envoie des signaux cohérents. Ces signaux sont envoyés non seulement par les RH qui sont en contact avec les candidats mais également en interne auprès des collaborateurs et à l’extérieur.
N’oublions pas que le monde de l’IT est un petit monde, tout un chacun connaît quelqu’un qui connait quelqu’un qui a travaillé dans la DSI de telle société alors soyons cohérents!
Et si on regardait un peu dans le champ qu’on cultive?
…Et si tout cela valait également pour d’autres métiers? Allez savoir…